Cercle de lecture du 17 janvier 2014

 

 

 

Du domaine des murmures

Carole Martinez, son deuxième livre de pour lequel elle a obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2011.

 

L’action se passe à la fin du XIIème siècle sous le règne de Philippe Auguste.

 

Ce roman nous conte l’histoire d’une jeune fille, Esclarmonde, qui pour se soustraire au mariage arrangé par son père décide de se consacrer à Dieu en se faisant recluse. La réclusion était alors un enfermement définitif et l’entrée au réclusoir était précédée d’une cérémonie qui s’apparentait à des funérailles. La recluse devait passer une part importante de ses journées dans la prière et l’oraison, elle pouvait assister à la messe par une petite ouverture qui lui permettait de voir l’autel et la réserve eucharistique de la chapelle contre laquelle le reclusior était adossé. Une autre ouverture un peu plus grande et munie d’un volet lui permettait de communiquer avec l’extérieur et en recevoir sa nourriture.

 

Une recluse est une aubaine pour une région assez isolée. À une époque où les communications ne sont pas faciles, la nouvelle se répand très vite et les pèlerins font un détour pour aller voir la recluse, lui parler, lui confier leurs souffrances et leurs espoirs.

 

Sa position lui donne une force qu’elle ne soupçonnait pas et elle va ainsi convaincre son père de partir à la croisade. Croisade qu’elle nous fait vivre dans ses visions jusqu’à la mort du père.

 

Mais l’histoire serait banale si Esclamonde n’avait pas été violée quelques heures avant son enfermement, et va donc mettre un enfant au monde. La rumeur se propage : la pucelle a enfanté un ange !

 

Seulement quand celui-ci va grandir et qu’il faut lui enlever, elle supporte de plus en plus mal son enfermement, elle se retrouve prisonnière et décide de faire parvenir au pape une demande d’annulation de son vœu. Dans son entourage on ne le supporte pas : « se pouvait-on qu’on leur arrachât leur sainte ? »

 

Pour conclure avec Pierre Jourde du Nouvel Observateur :

«  au-delà de la condition des femmes, c’est des humains en général qu’il s’agit, des humains emmurés en eux-mêmes, qui regardent le monde et les autres à travers une petite fenêtre et voudraient sortir de la prison qu’ils se sont  construite »

 

Françoise Angoulvant