Cercle de Lecture du  27 septembre 2013

 

 

 

Fleur de Tonnerre

Jean Teulé.

 

Hélène Jégado surnommée par sa mère fleur de tonnerre empoisonna vraisemblablement une bonne centaine de personnes en 40 ans, sa première victime fut sa propre mère alors qu’elle n’avait que 8 ans. Pourtant elle est peu connue en Bretagne, car son procès n’eut lieu que trois jours après le coup d’état de Napoléon III qui fit évidemment la une de tous les journaux.

 

Descendante d’un fils cadet du Seigneur de Kerhollain, elle naquit le 16 juin 1803 près de Lorient dans une famille pauvre très superstitieuse, elle entendit pendant toute son enfance des récits terrifiants sur l’Ankou l’ouvrier de la mort. Alors qu’elle n’avait rien dit lors de son procès, au prêtre qui venait lui annoncer qu’elle allait être exécutée, elle expliqua qu’elle avait décidé d’être elle-même l’Ankou pour ne plus en avoir peur.

 

Elle put longtemps ne pas être soupçonnée car elle soignait ses victimes avec beaucoup de dévouement, de plus les familles refusaient les autopsies qui auraient pu donner la cause des décès, ceux-ci étaient parfois aussi attribués au cholera quand une famille entière disparaissait par « ses soins ».

 

Hommes, femmes, enfants, vieillards, méchants comme gentils, mouraient, personne n’était épargné. Bonne cuisinière, elle confectionnait des savoureux gâteaux à l’arsenic ou de bonnes soupes à la belladone dont elle régalait ses victimes.

 

De plus en plus soupçonnée, elle se fit néanmoins engager chez  un des rares spécialistes en affaires criminelles de l’époque, chez lequel elle fut arrêtée, voulait-elle en finir avec cette vie de mort ?elle fut exécutée  26 février 1852

Jean Teulé avec sa verve habituelle nous narre en parallèle les aventures de deux perruquiers normands, qui perdent peu à peu  la santé et la raison au cours des années où Hélène Jégado accomplissait ses crimes, cela « allège » tous ces récits de morts.

 

Il nous mentionne également quelques curieuses pratiques bretonnes de l’époque comme des prières à notre Dame de la Haine qui a réellement existée.

 

Nicole Brisé